
Festival de film – Santé Mentale et Prison – Un succès, MERCI !

No 7 – 22 avril 2025 → Festival de Film – Santé Mentale et Prison – Un succès, MERCI !
La magie des films racontant des histoires profondément humaines, la parole et la sincérité des trente-huit intervenant-e-s dans les débats, la richesse des interactions avec le public ont fait de ce festival, un véritable succès. Un vent d’humanité a soufflé sur cet événement, laissant une large place à l’expérience et à la vision personnelle sur ces questions de santé mentale et/ou de prison.
Que retenons-nous de ces 4 jours ?
Une reconnaissance officielle
- La nécessaire création de lieux spécifiques pour les soins en santé mentale est reconnue comme évidente et cela d’autant plus que le manque d’établissements adaptés a été plusieurs fois relevé.
- El-ils l’ont dit. De la première à la dernière plateforme de discussion, les personnalités romandes invitées, confrontées quotidiennement aux droits humains, de justice, de santé mentale et de détention, l’ont exprimé clairement : les prisons romandes ne sont pas pensées, ni équipées pour soigner et encore moins pour exécuter correctement un programme thérapeutique.
- Détenir en prison des patients atteints de troubles mentaux, sans date de sortie, dans des lieux non séparés et donc fréquentés aussi par des détenus de droit commun exécutant une peine, est problématique.
- Les faits de maltraitance, découlant de la détention, ont été relevés par les participant-e-s aux débats, ainsi que les interventions documentées du public. Dirigeant-e-s occupant des postes clés dans nos prisons, responsables des services confrontés la détention de patients-détenus, dont le Prof. Hans Wolff, qui plus est premier vice-président du Comité européen pour la prévention de la torture et des traitements inhumains et dégradants (CPT), el-ils ont confirmé que la prison péjore d’autant plus la santé que ces détenus sont atteints de sévères troubles mentaux.
- Le contexte carcéral de la prison n’est pas adapté à l’exécution de mesures thérapeutiques selon l’art. 59 du CPS.

Photo Astrid Meyer – Dialogue croisé – Des Nouvelles de Peter K. – Laurent Wyss – Flavienne Wahli di Matteo
Un premier pas concret
La Prof. Kerstin von Plessen a annoncé la décision prise dernièrement de relancer la création sur le site de Cery d’un établissement sécurisé (ERS). Cet ERS sera susceptible d’accueillir des patient-e-s sous main de justice, souffrant de sévères troubles mentaux, dès 2028. C’est donc un premier pas dans la bonne direction !

Photo Astrid Meyer – Débat – Tous ensemble c’est plus sûr ! – Bruno Gravier, Pierre-Dominique Scheder, Kathrin Gruber, Marc Boivin, Kiny Mottier, Alexandre Viscardi, Flavienne Wahli di Matteo
Le problème est simple, c’est la loi qui n’est pas juste !
Concernant les mesures thérapeutiques exécutées en prison sans date de sortie, au plan juridique, le problème est simple. La valaisanne professeure de droit pénal, Patricia Meylan, l’a martelé : le problème se situe au niveau d’une modification de l’alinéa. 3 de l’art. 59 du Code pénal suisse. Cette modification, voulue en 2007 par Christophe Blocher, permet depuis lors, d’exécuter cette mesure thérapeutique en prison, légalement aux yeux de la loi suisse.
Ci-après l’ajout incriminé écrit en bleu :
Art. 59 – al.3 — Le traitement s’effectue dans un établissement fermé tant qu’il y a lieu de craindre que l’auteur ne s’enfuie ou ne commette de nouvelles infractions.
Il peut aussi être effectué dans un établissement pénitentiaire au sens de l’art. 76, al. 2, dans la mesure où le traitement thérapeutique nécessaire est assuré par du personnel qualifié.
Est-ce à dire que, la loi étant injuste, il nous faut changer la loi ?

Photo Astrid Meyer – Débat – La Justice restaurative, une thérapie qui ne porte pas son nom ? – François Kohler, Camille Perrier Depeursinge, Jean-Marc Knoebel, Emmanuelle Granzotti, Flavienne Wahli di Matteo.
Et, c’est grâce à vous qu’une riche palette d’échanges a pu avoir lieu. Alors,
Merci à vous, les Réalisatrices et Réalisateurs des films projetés. Par la profonde qualité humaine qui vous habite, vos docu-fictions ont inspiré tous les débats ;
Merci aux Médias – Le Temps, Le Courrier, 24 Heures – en particulier. Vous avez dénoncé clairement le contresens dans lequel s’enferre notre système judiciaire et carcéral ;

Photo Karen Hafsett Nye – Dialogue croisé – Parlons de réinsertion dans la communauté – Mari Jeancel, Franck Simond, Cindy von Bueren, Flavienne Wahli di Matteo.
Merci aux Politicien-nes jouant sur divers tableaux, qu’ils soient cantonal, fédéral, législatif ou exécutif, et à vous qui œuvrez au niveau national et international pour le respect des droits humains. Vos prises de position ont souligné l’indispensable engagement, chacun à son niveau, pour corriger les injustices envers les personnes atteintes de troubles mentaux ;

Photo Karen Hafsett – Dialogue croisé – Les conditions préalables à la réinsertion – François Grivat, Philippe Conus, Antonio Tibaldi, Flavienne Wahli di Matteo.
Notre reconnaissance vous est acquise, à vous les Expert-e-s des sciences sociales et du droit. Vos éclairages ont été indispensables pour la meilleure compréhension du problème ;

Photo Astrid Meyer – Dialoguer croisé – La prison, un miroir de la société – Michel Finazzi, Anne Catherine Ménétrey, Simon Romang, Flavienne Wahli di Matteo
Merci à vous, les Responsables de fondations, les Praticiens-nes de la psychiatrie, de la réinsertion, de la défense des victimes de maltraitance, nous admirons la valeur de votre engagement au profit des plus fragiles d’entre nous.
Nous remercions tout spécialement Le Représentant de la Justice et les Porte paroles d’autres pratiques de cette justice favorisant la capacité du vivre ensemble. Vivre ensemble, c’est aussi avoir des garde-fous, alors merci à notre Police d’avoir souligné l’importance de la formation de vos agent-e-s ;

Photo Madeleine Pont – Débat – Et les proches dans tout ça ? – Viviane Schekter, Didier Delessert, Christian Pannatier, Raphaël Mahaim, Shyrete Rexhaj, Pascal Fossatti, Flavienne Wahli di Matteo.
MERCI à vous, tout un chacun-e qui, Solidaires à notre cause, avez participé à ce festival.

Photo Astrid Meyer – Débat – La prison, un lieu approprié pour exécuter une mesure thérapeutique selon l’art. 59 al.3 du CPS ? – Kerstin von Plessen, Jessica Jaccoud, Hans Wolff, Patricia Meylan, Corinne Devaud Cornaz, Raphaël Brossard, Flavienne Wahli di Matteo.
Et la suite ?
Comme une bouée lancée à la mer, ce festival se voulait être un pas vers une justice plus humaine, une plateforme d’échanges où chacun-e, quel que soit son champ d’action et d’intérêt, puisse découvrir d’autres facettes d’une réalité où entrent en jeu les troubles mentaux et de prison. De nombreux retours des plus positifs invitent à donner une suite à ce festival. Mais, quelle suite ? comment ? avec quels moyens humains et financiers ? pour le moment, tout reste ouvert.
Pour terminer sur une note d’espoir, nous vous invitons à lire l’article du Temps du 11 avril 2025 où il est question d’un jugement concernant l’un de nos membres : « En pleine crise psychotique, le prévenu voulait partir avec un petit garçon qui jouait dans un préau d’école. Les experts ont diagnostiqué un grave trouble mental et ont conclu à une irresponsabilité pénale, tout en préconisant un traitement ambulatoire. A l’audience, le Ministère public a réclamé une mesure en milieu fermé afin de protéger la sécurité publique. La défense a dénoncé cet acharnement et appelé les juges à mettre fin à la souffrance carcérale subie depuis 18 mois par ce jeune homme. Elle a été entendue. « À Genève, les juges prennent le risque de la liberté pour un jeune homme gravement perturbé »
L’équipe d’organisation :
Huguette Wist, Karen Hafsett Nye, Madeleine Pont,

Festival de film – Santé Mentale et Prison – Un succès, MERCI !

No 7 – 22 avril 2025 → Festival de Film – Santé Mentale et Prison – Un succès, MERCI !
La magie des films racontant des histoires profondément humaines, la parole et la sincérité des trente-huit intervenant-e-s dans les débats, la richesse des interactions avec le public ont fait de ce festival, un véritable succès. Un vent d’humanité a soufflé sur cet événement, laissant une large place à l’expérience et à la vision personnelle sur ces questions de santé mentale et/ou de prison.
Que retenons-nous de ces 4 jours ?
Une reconnaissance officielle
- La nécessaire création de lieux spécifiques pour les soins en santé mentale est reconnue comme évidente et cela d’autant plus que le manque d’établissements adaptés a été plusieurs fois relevé.
- El-ils l’ont dit. De la première à la dernière plateforme de discussion, les personnalités romandes invitées, confrontées quotidiennement aux droits humains, de justice, de santé mentale et de détention, l’ont exprimé clairement : les prisons romandes ne sont pas pensées, ni équipées pour soigner et encore moins pour exécuter correctement un programme thérapeutique.
- Détenir en prison des patients atteints de troubles mentaux, sans date de sortie, dans des lieux non séparés et donc fréquentés aussi par des détenus de droit commun exécutant une peine, est problématique.
- Les faits de maltraitance, découlant de la détention, ont été relevés par les participant-e-s aux débats, ainsi que les interventions documentées du public. Dirigeant-e-s occupant des postes clés dans nos prisons, responsables des services confrontés la détention de patients-détenus, dont le Prof. Hans Wolff, qui plus est premier vice-président du Comité européen pour la prévention de la torture et des traitements inhumains et dégradants (CPT), el-ils ont confirmé que la prison péjore d’autant plus la santé que ces détenus sont atteints de sévères troubles mentaux.
- Le contexte carcéral de la prison n’est pas adapté à l’exécution de mesures thérapeutiques selon l’art. 59 du CPS.

Photo Astrid Meyer – Dialogue croisé – Des Nouvelles de Peter K. – Laurent Wyss – Flavienne Wahli di Matteo
Un premier pas concret
La Prof. Kerstin von Plessen a annoncé la décision prise dernièrement de relancer la création sur le site de Cery d’un établissement sécurisé (ERS). Cet ERS sera susceptible d’accueillir des patient-e-s sous main de justice, souffrant de sévères troubles mentaux, dès 2028. C’est donc un premier pas dans la bonne direction !

Photo Astrid Meyer – Débat – Tous ensemble c’est plus sûr ! – Bruno Gravier, Pierre-Dominique Scheder, Kathrin Gruber, Marc Boivin, Kiny Mottier, Alexandre Viscardi, Flavienne Wahli di Matteo
Le problème est simple, c’est la loi qui n’est pas juste !
Concernant les mesures thérapeutiques exécutées en prison sans date de sortie, au plan juridique, le problème est simple. La valaisanne professeure de droit pénal, Patricia Meylan, l’a martelé : le problème se situe au niveau d’une modification de l’alinéa. 3 de l’art. 59 du Code pénal suisse. Cette modification, voulue en 2007 par Christophe Blocher, permet depuis lors, d’exécuter cette mesure thérapeutique en prison, légalement aux yeux de la loi suisse.
Ci-après l’ajout incriminé écrit en bleu :
Art. 59 – al.3 — Le traitement s’effectue dans un établissement fermé tant qu’il y a lieu de craindre que l’auteur ne s’enfuie ou ne commette de nouvelles infractions.
Il peut aussi être effectué dans un établissement pénitentiaire au sens de l’art. 76, al. 2, dans la mesure où le traitement thérapeutique nécessaire est assuré par du personnel qualifié.
Est-ce à dire que, la loi étant injuste, il nous faut changer la loi ?

Photo Astrid Meyer – Débat – La Justice restaurative, une thérapie qui ne porte pas son nom ? – François Kohler, Camille Perrier Depeursinge, Jean-Marc Knoebel, Emmanuelle Granzotti, Flavienne Wahli di Matteo.
Et, c’est grâce à vous qu’une riche palette d’échanges a pu avoir lieu. Alors,
Merci à vous, les Réalisatrices et Réalisateurs des films projetés. Par la profonde qualité humaine qui vous habite, vos docu-fictions ont inspiré tous les débats ;
Merci aux Médias – Le Temps, Le Courrier, 24 Heures – en particulier. Vous avez dénoncé clairement le contresens dans lequel s’enferre notre système judiciaire et carcéral ;

Photo Karen Hafsett Nye – Dialogue croisé – Parlons de réinsertion dans la communauté – Mari Jeancel, Franck Simond, Cindy von Bueren, Flavienne Wahli di Matteo.
Merci aux Politicien-nes jouant sur divers tableaux, qu’ils soient cantonal, fédéral, législatif ou exécutif, et à vous qui œuvrez au niveau national et international pour le respect des droits humains. Vos prises de position ont souligné l’indispensable engagement, chacun à son niveau, pour corriger les injustices envers les personnes atteintes de troubles mentaux ;

Photo Karen Hafsett – Dialogue croisé – Les conditions préalables à la réinsertion – François Grivat, Philippe Conus, Antonio Tibaldi, Flavienne Wahli di Matteo.
Notre reconnaissance vous est acquise, à vous les Expert-e-s des sciences sociales et du droit. Vos éclairages ont été indispensables pour la meilleure compréhension du problème ;

Photo Astrid Meyer – Dialoguer croisé – La prison, un miroir de la société – Michel Finazzi, Anne Catherine Ménétrey, Simon Romang, Flavienne Wahli di Matteo
Merci à vous, les Responsables de fondations, les Praticiens-nes de la psychiatrie, de la réinsertion, de la défense des victimes de maltraitance, nous admirons la valeur de votre engagement au profit des plus fragiles d’entre nous.
Nous remercions tout spécialement Le Représentant de la Justice et les Porte paroles d’autres pratiques de cette justice favorisant la capacité du vivre ensemble. Vivre ensemble, c’est aussi avoir des garde-fous, alors merci à notre Police d’avoir souligné l’importance de la formation de vos agent-e-s ;

Photo Madeleine Pont – Débat – Et les proches dans tout ça ? – Viviane Schekter, Didier Delessert, Christian Pannatier, Raphaël Mahaim, Shyrete Rexhaj, Pascal Fossatti, Flavienne Wahli di Matteo.
MERCI à vous, tout un chacun-e qui, Solidaires à notre cause, avez participé à ce festival.

Photo Astrid Meyer – Débat – La prison, un lieu approprié pour exécuter une mesure thérapeutique selon l’art. 59 al.3 du CPS ? – Kerstin von Plessen, Jessica Jaccoud, Hans Wolff, Patricia Meylan, Corinne Devaud Cornaz, Raphaël Brossard, Flavienne Wahli di Matteo.
Et la suite ?
Comme une bouée lancée à la mer, ce festival se voulait être un pas vers une justice plus humaine, une plateforme d’échanges où chacun-e, quel que soit son champ d’action et d’intérêt, puisse découvrir d’autres facettes d’une réalité où entrent en jeu les troubles mentaux et de prison. De nombreux retours des plus positifs invitent à donner une suite à ce festival. Mais, quelle suite ? comment ? avec quels moyens humains et financiers ? pour le moment, tout reste ouvert.
Pour terminer sur une note d’espoir, nous vous invitons à lire l’article du Temps du 11 avril 2025 où il est question d’un jugement concernant l’un de nos membres : « En pleine crise psychotique, le prévenu voulait partir avec un petit garçon qui jouait dans un préau d’école. Les experts ont diagnostiqué un grave trouble mental et ont conclu à une irresponsabilité pénale, tout en préconisant un traitement ambulatoire. A l’audience, le Ministère public a réclamé une mesure en milieu fermé afin de protéger la sécurité publique. La défense a dénoncé cet acharnement et appelé les juges à mettre fin à la souffrance carcérale subie depuis 18 mois par ce jeune homme. Elle a été entendue. « À Genève, les juges prennent le risque de la liberté pour un jeune homme gravement perturbé »
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Huguette Wist, Karen Hafsett Nye, Madeleine Pont,
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