Témoignage d’une vie difficile

Témoignage d’une vie difficile

 

Depuis cinq ans à présent, je vis dans l’enfer de la boulimie avec purge. Cela a commencé alors que j’étais en deuxième année de DEUG de psychologie. J’ai dû arrêter mes études. J’ai été hospitalisée trois fois pour de courtes durées, d’abord en hôpital général puis dans un CHS (Centre hospitalier spécialisé en psychiatrie) et une fois pendant six mois au CHS. Ces hospitalisations ont été d’un grand secours pour moi dans la compréhension de mes troubles. Après cela, j’ai fait un an et demi dans une école d’infirmière, mais j’ai du refaire un séjour au CHS, et quand je suis sortie pour continuer l’école, la directrice m’a fait comprendre que je devais arrêter là. J’ai donc travaillé comme aide soignante dans un service de soins à domicile. Mais physiquement, c’était trop difficile pour moi. Je suis retournée dans une unité de psychiatrie du CHS dont je dépendais. J’ai repris mon travail, un mi-temps thérapeutique, et je suis en train de m’informer pour reprendre des études d’infirmière.

Lors de ma dernière hospitalisation, j’ai fait la connaissance d’un jeune homme formidable qui est schizophrène. Cela fait à présent huit mois que nous « sortons ensemble ». Lui est hospitalisé depuis trois ans. Ses troubles ont commencé très jeune. Il a été victime d’une forte dépression. Il faut dire qu’à dix ans, il a retrouvé sa mère en train de se taillader les veines, et ce n’était pas la première fois. Il a arrêté l’école très tôt, puis à fait des petits boulots par-ci par-là en étant hébergé chez des amis. Alors qu’il vivait chez sa cousine, il est tombé dans une sorte de catatonie et ses hallucinations auditives l’incitant au suicide ont commencé. Sa famille l’a hospitalisé puis a progressivement coupé tout contact avec lui. Il en souffre énormément.

Les médecins, après avoir stabilisé son état, ont essayé de le mettre en foyer spécialisé, mais mon ami s’en est enfui. Ils ont essayé une famille d’accueil, mais cela a été une catastrophe. Je le sais d’autant mieux que l’on était déjà ensemble pendant cette période.

Mon copain va dans un CATTP (centre d’accueil thérapeutique à temps partiel) en semaine sauf le mercredi. Nous nous voyons donc les week-ends et les mercredis après-midi. Le problème est que mon ami n’est pas du tout autonome. Il ne pourrait pas vivre seul. Si l’on habitait ensemble, ce serait à moi de tout gérer, et c’est déjà tellement dur pour moi de me prendre en main… Et ma famille, qui me fait bien comprendre qu’elle ne veut pas de lui ! Moi, c’est par rapport à elle que je suis dépendante. J’ai du mal à m’assumer en tant qu’adulte. J’ai l’impression de n’être encore qu’une gamine, alors que j’ai 24 ans !

Mais j’aime mon ami, et il est hors de question pour moi de le laisser tomber. Heureusement, les médecins et la psychologue sont là pour nous aider.

Le sentiment amoureux est compliqué, alors quand cela se passe entre deux êtres hypersensibles qui ont tous deux des troubles mentaux plus ou moins importants, c’est très difficile. Mais je veux y croire, car cela me permet de me raccrocher à l’espoir du bonheur… Utopie ou pas ?

 

G.I.

Témoignage d’une vie difficile

Témoignage d’une vie difficile

 

Depuis cinq ans à présent, je vis dans l’enfer de la boulimie avec purge. Cela a commencé alors que j’étais en deuxième année de DEUG de psychologie. J’ai dû arrêter mes études. J’ai été hospitalisée trois fois pour de courtes durées, d’abord en hôpital général puis dans un CHS (Centre hospitalier spécialisé en psychiatrie) et une fois pendant six mois au CHS. Ces hospitalisations ont été d’un grand secours pour moi dans la compréhension de mes troubles. Après cela, j’ai fait un an et demi dans une école d’infirmière, mais j’ai du refaire un séjour au CHS, et quand je suis sortie pour continuer l’école, la directrice m’a fait comprendre que je devais arrêter là. J’ai donc travaillé comme aide soignante dans un service de soins à domicile. Mais physiquement, c’était trop difficile pour moi. Je suis retournée dans une unité de psychiatrie du CHS dont je dépendais. J’ai repris mon travail, un mi-temps thérapeutique, et je suis en train de m’informer pour reprendre des études d’infirmière.

Lors de ma dernière hospitalisation, j’ai fait la connaissance d’un jeune homme formidable qui est schizophrène. Cela fait à présent huit mois que nous « sortons ensemble ». Lui est hospitalisé depuis trois ans. Ses troubles ont commencé très jeune. Il a été victime d’une forte dépression. Il faut dire qu’à dix ans, il a retrouvé sa mère en train de se taillader les veines, et ce n’était pas la première fois. Il a arrêté l’école très tôt, puis à fait des petits boulots par-ci par-là en étant hébergé chez des amis. Alors qu’il vivait chez sa cousine, il est tombé dans une sorte de catatonie et ses hallucinations auditives l’incitant au suicide ont commencé. Sa famille l’a hospitalisé puis a progressivement coupé tout contact avec lui. Il en souffre énormément.

Les médecins, après avoir stabilisé son état, ont essayé de le mettre en foyer spécialisé, mais mon ami s’en est enfui. Ils ont essayé une famille d’accueil, mais cela a été une catastrophe. Je le sais d’autant mieux que l’on était déjà ensemble pendant cette période.

Mon copain va dans un CATTP (centre d’accueil thérapeutique à temps partiel) en semaine sauf le mercredi. Nous nous voyons donc les week-ends et les mercredis après-midi. Le problème est que mon ami n’est pas du tout autonome. Il ne pourrait pas vivre seul. Si l’on habitait ensemble, ce serait à moi de tout gérer, et c’est déjà tellement dur pour moi de me prendre en main… Et ma famille, qui me fait bien comprendre qu’elle ne veut pas de lui ! Moi, c’est par rapport à elle que je suis dépendante. J’ai du mal à m’assumer en tant qu’adulte. J’ai l’impression de n’être encore qu’une gamine, alors que j’ai 24 ans !

Mais j’aime mon ami, et il est hors de question pour moi de le laisser tomber. Heureusement, les médecins et la psychologue sont là pour nous aider.

Le sentiment amoureux est compliqué, alors quand cela se passe entre deux êtres hypersensibles qui ont tous deux des troubles mentaux plus ou moins importants, c’est très difficile. Mais je veux y croire, car cela me permet de me raccrocher à l’espoir du bonheur… Utopie ou pas ?

 

G.I.

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