Photo by Sharon McCutcheon

Thérapies cognitives et comportementales

La TCC ou Thérapies cognitives et comportementales

Par Caroline GIGON – infirmière clinique et Florian RUBIO – infirmier, directeur adjoint
(Compte-rendu d’une conférence donnée le 29 novembre 2005 au GRAAP dans le cadre du Groupe des Proches)

Historique de la TCC

Les premiers essais sur les thérapies comportementales ont eu lieu en France au 19ème siècle. Puis apparut le «behaviorisme» de Watson en 1924, suivi par les expériences de Skinner en 37, Wolpe en 52, Bandura en 69 et 77. Mais celui que l’on peut considérer comme le «père» de la TCC est Beck, fin des années 50. Puis, dès 1975, intervient le développement de la médecine comportementale.

Qu’est-ce que c’est ?

La TCC est basée sur des principes issus de la psychologie scientifique et de la pratique clinique. Elle est fondée sur les théories de l’apprentissage que sont :

  • Le conditionnement classique : issu de ce qu’on apprécie (ex. je salive à l’idée d’un plat de spaghetti)
  • Le conditionnement opérant : issu de récompenses ou de punitions (ex. si je range ma chambre, je reçois une récompense sous forme de friandises)
  • L’apprentissage social : issu des modèles, de l’imitation (ex. je me lave les mains avant les repas comme le faisait mon père)
  • Les théories cognitives du fonctionnement psychologique : Perception -> interprétation -> comportement (ex. je vois un enfant trébucher, j’analyse la situation, j’interprète qu’il a mal et qu’il a besoin d’aide, donc je vais le consoler et l’aider.
Comment ça fonctionne ?

La TCC va modifier les apprentissages en effectuant un travail sur les pensées, les émotions et les comportements qui sont au centre du syndrome, avec pour but pour le patient la compréhension de son fonctionnement et l’«auto-contrôle» de celui-ci.

En pratique
  • Chercher et donner l’information en collaboration entre thérapeute et patient
  • Apprendre
  • Enseigner les techniques thérapeutiques
  • Travailler en particulier sur les ressources du patient
  • Faire baisser l’intensité des émotions
  • Changer les cognitions (soit percevoir les événements différemment)
  • Changer les comportements et en apprendre de nouveaux.
De façon chronologique, quelle méthode ?
  • La collaboration est la base de la TCC. Dès le départ, tout est expliqué, rien n’est caché au patient.
  • L’analyse fonctionnelle du problème ; en faire une analyse fine par l’histoire, les pensées, les émotions, les déclencheurs, les monologues intérieurs, les images mentales et les facteurs de maintien. Cette analyse nécessite environ 5 séances.
  • La définition d’objectifs, puis de moyens de traitements.
  • L’évaluation des résultats par des mesures répétitives. Cela sous-entend pour le patient de pouvoir supporter de se mettre en situation angoissante à plusieurs reprises. Il est donc important dans le point précédent d’évaluer avec le patient ce qu’il peut accepter. Il n’y a jamais d’obligation donnée par le thérapeute.
Les indications (qui peut y faire appel) ?
  • Troubles anxieux, phobies, paniques, troubles anxieux généralisés.
  • TOC (troubles obsessionnels compulsifs)
  • Dépression
  • Troubles de la personnalité
  • Dépendances
  • Troubles psychotiques chroniques

Pour exemple, lors du traitement d’une dépression, le thérapeute va travailler sur la perception, le cognitif : travail sur les pensées, puis sur le socio-comportemental et pour finir les compétences sociales. La réhabilitation de l’estime de soi est une étape primordiale dans l’apprentissage.

Autre exemple, lors de troubles psychotiques chroniques, le travail sera progressif, basé sur le renforcement. Le modèle du thérapeute est utilisé tout autant que le système action/récompense. La thérapie se fait par étapes, jusqu’à ce que le patient redécouvre l’estime de soi, soit capable de «s’auto-récompenser» et comprenne le processus. Pratiquement, on démarre un travail sur les habiletés de la vie quotidienne, puis les habiletés sociales (réception – décision – évaluation). Suite à ce travail sur les habiletés, la thérapie utilise le modèle des modules psycho-éducatifs qui permettent de travailler la communication, la résolution de problèmes, l’affirmation de soi, la gestion des symptômes, la connaissance du traitement médicamenteux ainsi que l’entraînement cognitif. Il est évident que pour pouvoir appliquer la TCC, il est important que le patient ne soit pas en phase de décompensation. Le Traitement ambulatoire TCC peut se faire sur prescription médicale (ordonnance). Sur le principe, il est fortement déconseillé d’entamer deux thérapies différentes ensemble. Par contre, une thérapie analytique pourrait être complétée par un suivi TCC socio-éducatif.

Compte-rendu rédigé par Martine Romanens

Photo by Sharon McCutcheon

Thérapies cognitives et comportementales

La TCC ou Thérapies cognitives et comportementales

Par Caroline GIGON – infirmière clinique et Florian RUBIO – infirmier, directeur adjoint
(Compte-rendu d’une conférence donnée le 29 novembre 2005 au GRAAP dans le cadre du Groupe des Proches)

Historique de la TCC

Les premiers essais sur les thérapies comportementales ont eu lieu en France au 19ème siècle. Puis apparut le «behaviorisme» de Watson en 1924, suivi par les expériences de Skinner en 37, Wolpe en 52, Bandura en 69 et 77. Mais celui que l’on peut considérer comme le «père» de la TCC est Beck, fin des années 50. Puis, dès 1975, intervient le développement de la médecine comportementale.

Qu’est-ce que c’est ?

La TCC est basée sur des principes issus de la psychologie scientifique et de la pratique clinique. Elle est fondée sur les théories de l’apprentissage que sont :

  • Le conditionnement classique : issu de ce qu’on apprécie (ex. je salive à l’idée d’un plat de spaghetti)
  • Le conditionnement opérant : issu de récompenses ou de punitions (ex. si je range ma chambre, je reçois une récompense sous forme de friandises)
  • L’apprentissage social : issu des modèles, de l’imitation (ex. je me lave les mains avant les repas comme le faisait mon père)
  • Les théories cognitives du fonctionnement psychologique : Perception -> interprétation -> comportement (ex. je vois un enfant trébucher, j’analyse la situation, j’interprète qu’il a mal et qu’il a besoin d’aide, donc je vais le consoler et l’aider.
Comment ça fonctionne ?

La TCC va modifier les apprentissages en effectuant un travail sur les pensées, les émotions et les comportements qui sont au centre du syndrome, avec pour but pour le patient la compréhension de son fonctionnement et l’«auto-contrôle» de celui-ci.

En pratique
  • Chercher et donner l’information en collaboration entre thérapeute et patient
  • Apprendre
  • Enseigner les techniques thérapeutiques
  • Travailler en particulier sur les ressources du patient
  • Faire baisser l’intensité des émotions
  • Changer les cognitions (soit percevoir les événements différemment)
  • Changer les comportements et en apprendre de nouveaux.
De façon chronologique, quelle méthode ?
  • La collaboration est la base de la TCC. Dès le départ, tout est expliqué, rien n’est caché au patient.
  • L’analyse fonctionnelle du problème ; en faire une analyse fine par l’histoire, les pensées, les émotions, les déclencheurs, les monologues intérieurs, les images mentales et les facteurs de maintien. Cette analyse nécessite environ 5 séances.
  • La définition d’objectifs, puis de moyens de traitements.
  • L’évaluation des résultats par des mesures répétitives. Cela sous-entend pour le patient de pouvoir supporter de se mettre en situation angoissante à plusieurs reprises. Il est donc important dans le point précédent d’évaluer avec le patient ce qu’il peut accepter. Il n’y a jamais d’obligation donnée par le thérapeute.
Les indications (qui peut y faire appel) ?
  • Troubles anxieux, phobies, paniques, troubles anxieux généralisés.
  • TOC (troubles obsessionnels compulsifs)
  • Dépression
  • Troubles de la personnalité
  • Dépendances
  • Troubles psychotiques chroniques

Pour exemple, lors du traitement d’une dépression, le thérapeute va travailler sur la perception, le cognitif : travail sur les pensées, puis sur le socio-comportemental et pour finir les compétences sociales. La réhabilitation de l’estime de soi est une étape primordiale dans l’apprentissage.

Autre exemple, lors de troubles psychotiques chroniques, le travail sera progressif, basé sur le renforcement. Le modèle du thérapeute est utilisé tout autant que le système action/récompense. La thérapie se fait par étapes, jusqu’à ce que le patient redécouvre l’estime de soi, soit capable de «s’auto-récompenser» et comprenne le processus. Pratiquement, on démarre un travail sur les habiletés de la vie quotidienne, puis les habiletés sociales (réception – décision – évaluation). Suite à ce travail sur les habiletés, la thérapie utilise le modèle des modules psycho-éducatifs qui permettent de travailler la communication, la résolution de problèmes, l’affirmation de soi, la gestion des symptômes, la connaissance du traitement médicamenteux ainsi que l’entraînement cognitif. Il est évident que pour pouvoir appliquer la TCC, il est important que le patient ne soit pas en phase de décompensation. Le Traitement ambulatoire TCC peut se faire sur prescription médicale (ordonnance). Sur le principe, il est fortement déconseillé d’entamer deux thérapies différentes ensemble. Par contre, une thérapie analytique pourrait être complétée par un suivi TCC socio-éducatif.

Compte-rendu rédigé par Martine Romanens

Vous pouvez utiliser les filtres ci-dessous ou utiliser les étiquettes grises sur les articles pour découvrir un thème en particulier.

Rechercher

Date

Catégorie

Sujet

Une personne autiste récompensée par le prix « Ceci est mon récit »

24 février 2024

Le jury de la Société suisse de psychiatrie sociale a attribué à B. le prix S0-Psy 2023 pour le récit poignant dans lequel elle raconte sa lutte quotidienne durant plusieurs années pour travailler et rendre...

LIRE

Article précédent

Article suivant

AUTRES ARTICLES

De qui est composé le comité ?

Trouvez plus d'information sur le sujet en suivant le lien ci-après