Histoire de tutelle
Histoire de tutelle
J’aimerais témoigner d’une expérience vécue il y a quelques années. À l’âge d’environ trente ans, j’ai été hospitalisé en raison de problèmes psychiques. Le psychiatre qui s’occupait de moi m’a dit un jour qu’à son avis, il faudrait une mise sous tutelle, vu mon état mental déficient. Trop mal dans ma tête à ce moment-là pour pouvoir dire mon avis ou protester et sur la promesse du médecin qu’il n’y en aurait que pour deux ans, j’ai signé un papier, confirmant par-là que j’avais besoin d’un tuteur. À ma sortie d’hôpital, j’ai été placé dans un foyer. Ne voyant rien arriver de la justice de Paix, je me suis dit que mon dossier s’était perdu dans la nature. Mais peu après, on m’a confirmé que la mesure tutélaire était en marche. Ayant parlé de ce problème à la directrice du foyer, celle-ci m’a affirmé qu’à son avis une curatelle serait plus adaptée à mon état mental et psychique. Mais j’avais signé !
Quelques mois plus tard, j’ai été muté en appartement protégé, dans un immeuble de la même localité. J’avais des voisins, un couple chez qui je montais parfois le soir. Peu à peu, nous avons fait plus ample connaissance, constatant que nous nous entendions bien. Au bout d’un certain temps et avant qu’on ne m’impose un tuteur, j’ai demandé à mon voisin s’il serait d’accord d’assumer cette fonction pour deux ans.
Très vite, il a accepté.
À partir de là, les choses se sont mises en place. Il a fallu mettre au point certains détails, en particulier tout ce qui concernait les finances. Puis, j’ai déménagé dans une autre localité. Tous les quinze jours, je me rendais chez mon tuteur pour discuter et régler les problèmes administratifs qui se présentaient. On collaborait ensemble de façon tout à fait harmonieuse.
Au moment où je m’en suis senti apte, j’ai émis le désir de m’occuper moi-même de certains aspects de la vie quotidienne, comme les divers achats, la gestion des médicaments, les paiements mensuels, tout cela dans le but de ne pas totalement « perdre la main » et toujours dans la perspective de la fin de ma tutelle, que je voyais approcher. Au bout des deux ans promis, j’ai fait une demande de mainlevée.
Refusé ! D’après le juge de Paix, c‘était trop tôt.
Il a fallu encore trois ans pour obtenir enfin la levée de ma tutelle. Cela fait maintenant plusieurs années que je vis librement, bien que toujours sous médicaments et avec un suivi psychiatrique. J’ai gardé contact avec mon ex-tuteur, qui est devenu un ami.
Avec du recul, je peux dire que cette mesure tutélaire a été pour moi une petite catastrophe. Mais peu à peu, j’ai pu prendre cela positivement. Et bien que content d’être maintenant autonome, je ne le regrette pas, ayant beaucoup appris, dans bien des domaines.
Michaël
Histoire de tutelle
Histoire de tutelle
J’aimerais témoigner d’une expérience vécue il y a quelques années. À l’âge d’environ trente ans, j’ai été hospitalisé en raison de problèmes psychiques. Le psychiatre qui s’occupait de moi m’a dit un jour qu’à son avis, il faudrait une mise sous tutelle, vu mon état mental déficient. Trop mal dans ma tête à ce moment-là pour pouvoir dire mon avis ou protester et sur la promesse du médecin qu’il n’y en aurait que pour deux ans, j’ai signé un papier, confirmant par-là que j’avais besoin d’un tuteur. À ma sortie d’hôpital, j’ai été placé dans un foyer. Ne voyant rien arriver de la justice de Paix, je me suis dit que mon dossier s’était perdu dans la nature. Mais peu après, on m’a confirmé que la mesure tutélaire était en marche. Ayant parlé de ce problème à la directrice du foyer, celle-ci m’a affirmé qu’à son avis une curatelle serait plus adaptée à mon état mental et psychique. Mais j’avais signé !
Quelques mois plus tard, j’ai été muté en appartement protégé, dans un immeuble de la même localité. J’avais des voisins, un couple chez qui je montais parfois le soir. Peu à peu, nous avons fait plus ample connaissance, constatant que nous nous entendions bien. Au bout d’un certain temps et avant qu’on ne m’impose un tuteur, j’ai demandé à mon voisin s’il serait d’accord d’assumer cette fonction pour deux ans.
Très vite, il a accepté.
À partir de là, les choses se sont mises en place. Il a fallu mettre au point certains détails, en particulier tout ce qui concernait les finances. Puis, j’ai déménagé dans une autre localité. Tous les quinze jours, je me rendais chez mon tuteur pour discuter et régler les problèmes administratifs qui se présentaient. On collaborait ensemble de façon tout à fait harmonieuse.
Au moment où je m’en suis senti apte, j’ai émis le désir de m’occuper moi-même de certains aspects de la vie quotidienne, comme les divers achats, la gestion des médicaments, les paiements mensuels, tout cela dans le but de ne pas totalement « perdre la main » et toujours dans la perspective de la fin de ma tutelle, que je voyais approcher. Au bout des deux ans promis, j’ai fait une demande de mainlevée.
Refusé ! D’après le juge de Paix, c‘était trop tôt.
Il a fallu encore trois ans pour obtenir enfin la levée de ma tutelle. Cela fait maintenant plusieurs années que je vis librement, bien que toujours sous médicaments et avec un suivi psychiatrique. J’ai gardé contact avec mon ex-tuteur, qui est devenu un ami.
Avec du recul, je peux dire que cette mesure tutélaire a été pour moi une petite catastrophe. Mais peu à peu, j’ai pu prendre cela positivement. Et bien que content d’être maintenant autonome, je ne le regrette pas, ayant beaucoup appris, dans bien des domaines.
Michaël
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